Christine Tachet

Christine Tachet

Née en 1952, vit et travaille à Saint Aubin des Châteaux, 44 « Vous parler de mon travail artistique, m’amène à vous parler de l’honnêteté, de la poésie, du partage, et de la joie … L’honnêteté : Un jour, un ami m’a dit : « Dans ce que tu donnes à voir, reste toujours toi-même. Résiste à l’envie de plaire, sois sincère, c’est ainsi que tu resteras libre ». Je n’ai jamais oublié ce conseil, parce qu’il est au début de tout. La poésie : C’est un état d’esprit, c’est un état d’être … Elle est bien au-delà d’une simple formulation ; elle enveloppe tout depuis le regard que l’on porte sur les êtres et sur notre environnement, sur nos ressentis, et bien sûr, jusqu’au rendu de nos pratiques artistiques. Elle est l’accent sur la beauté des choses, et la douceur qui accompagne la force. Je ne sais pas si elle se cultive ou si elle est innée, mais moi, je la poursuis et je m’en nourris à profusion. Le partage : Parlons d’abord de la répétition des thèmes que l’on aborde dans nos créations artistiques. Comme de nombreux autres artistes, je passe ma vie à toujours développer les mêmes thèmes. Au départ, c’est inconscient bien sûr, mais au fil des années, il émerge, de cette récurrence des thèmes, une vérité fondamentale sur ce qui est essentiel pour moi. Je me dis que c’est peut-être là que s’opère la rencontre avec le « regardeur », et donc le partage… quand les essentiels se rejoignent. Alors l’expression « j’aime cette œuvre », va s’enrichir de sa suite essentielle : « Cette œuvre me touche, m’émeut parce que je peux m’y fondre… elle me concerne, je peux la faire mienne. Là est le vrai partage, et c’est le rôle de l’artiste de proposer au « regardeur » ce partage là ; ni plus, ni moins. La joie : C’est sans doute le thème le plus intime et donc le moins facile à aborder… Pourtant il est notre moteur, notre graal. La joie dans la solitude de l’atelier, la simple joie de créer ce qui semble juste, raconter la nature et l’humain au centre, mais juste… pas de surenchère… l’honnêteté et le cœur au bout du pinceau ou de l’outil, l’émotion à chaque instant, la vraie, l’unique, la seule qui vaille. Et la vieille porte déglinguée du champ des possibles qui s’entrouvre, le bonheur d’une fin de journée, et l’impatience de bien vite aller vérifier au petit matin, si cet enthousiasme de la veille, tiendra toutes ses promesses. Puis viendra la joie du partage… Laissez-moi ajouter… que j’aime les matières, les couleurs, l’odeur des encres et la douceur de l’argile. J’aime la recherche plastique, il me faut expérimenter, tester, inventer, défaire, refaire, jeter ou garder. Je goûte à tout, je touche à tout … Je sais maintenant que je mélangerai toujours les techniques, les matériaux et même les styles, les traces, l’ancien et le moderne, le classique et l’innovant, les influences, le blanc, le noir, le bon et le moins bon, tout ! Tout comme se côtoie l’espoir et le désespoir… » Christine Tachet, février 2024