SAPIENS

SAPIENS

Né en 1972, vit à Soudan 44 « J'ai commencé par le dessin en participant à des fanzines dans les années 90 et 2000 dans le milieu underground et en dessinant des affiches de concert. J'ai édité un livre « La balade des vivants-vivants » en 2012. J 'ai dessiné cette fresque utopique se déroulant sur 48 pages, au stylo bille (technique très minutieuse apprise pendant les cours au fond de la classe !) qui traite de prises de consciences individuelles, de rêves. Cette fresque commence en ville et finit à la campagne. Il n'y a pas de textes afin qu'elle soit universelle. Puis je me suis tourné vers la peinture en commençant par des feutres peintures (des poscas) sur du carton ou autre support de récupération, j'ai pu ainsi participer à une exposition collective en 2004 en banlieue parisienne... J'ai illustré un livre en 2002 : « la philosophie du punk » de Craig Ôhara. En 2010 j'ai fait ma première exposition à Paris. En 2011 je me suis mis à l'acrylique et j'ai commencé à peindre avec des pinceaux!!! J'ai déménagé en Loire-Atlantique et j'ai commencé à peindre beaucoup, d'abord sur des planches de bois (médium de préférence) puis d’autres supports, mon préféré du moment : les toiles! J'aime peindre les dystopies pour dénoncer l'absurdité de ce monde, contrastant avec des couleurs vives pour garder une touche d'espoir et avec des animaux pour un peu de poésie. Je peins aussi des utopies avec des personnages. » Une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur. Une dystopie peut également être considérée, entre autres, comme une utopie qui vire au cauchemar et conduit donc à une contre-utopie. Le Do-it-yourself (fais-le toi-même en français), est la philosophie de Sapiens. À 40 ans, cet artiste « issu de la culture punk », a toute sa place dans un salon comme celui des Auteurs libres. Peintre, dessinateur de bande dessinée, musicien, Sapiens « vise l'autonomie ». Il vit « en collectif » à Soudan près de Châteaubriant et reste persuadé « qu'on peut tous, faire quelque chose. Il n'y a pas les artistes et les autres. J'ai appris seul et je souhaite que tout le monde connaisse ce plaisir-là ». Roi de l'auto édition, Sapiens présentait hier à La Baule les premiers tableaux d'une série mettant en scène des animaux dans « notre monde du n'importe quoi », une bande dessinée, La balade des vivants-vivants, « sans aucun écrit, seulement du dessin » et des disques de musique punk. Coloré, naïf (au bon sens du terme) et percutant, le travail de Sapiens mérite qu'on s'y intéresse. L'homme ne se prend pas au sérieux, et a du mal à dire qu'il « travaille. L'essentiel pour moi est de prendre du plaisir dans ce que je fais ». Évidemment, l'auto édition à ses contraintes : « Un copain imprimeur s'est occupé de la BD, il m'a avancé les frais en attendant que je vende. Je demande aussi à mon entourage de critiquer ce que je fais pour avoir un peu de recul ». Mais pas question pour Sapiens d'attendre une autorisation pour créer : auteur libre il restera ! Ouest-France, septembre 2013