LEPETIT Victor

LEPETIT Victor

Né en 1991, vit en Mayenne Je connais VICTOR LEPETIT depuis toujours. Il a commencé par le dessin avec une inspiration bande dessinée… Ensuite il a peint sur bois flotté, a réalisé des personnages tout entortillés de ficelles, à mi-chemin entre momie et poupées sacrificielles. Il réalise depuis quelques mois avec des matériaux de récupération : fils de fer, papier journal, ficelle, bouchons …, des personnages qu’il habille avec des sachets de thé. Il leur façonne des accessoires : appareil photo, canne à pêche, lunettes, jumelles, cage à oiseaux, des armes aussi parfois font leur apparition. Nous voici plongé dans un monde monochrome proche de celui de Tim Burton ou de Shane Acker avec comme seule tache de couleur l’accessoire qui personnalise l’individu. Il y a le photographe, le pêcheur, l’oiseleur, l’explorateur et …le guerrier. Il réalise aussi des voitures et des avions. Chaque objet nécessite de longues heures de travail. On découvre un travail obsessionnel et compulsif qui me fait bien sûr penser à l’Art Brut. Ces petits personnages prennent place sur des socles de bois flotté, on les imagine dans des cabinets de curiosité, à la fois précieux, fragiles … Nous voici dans un univers inclassable et insolite, indubitablement très lié au vécu émotionnel et fantasmatique de l’artiste. Sophie Lepetit Sans être totalement "indemne" de toute "culture artistique", même si celle dans laquelle il a longtemps baigné relève en effet de cet art qui "ne vient pas coucher dans les lits qu'on a faits pour lui", mais sans être passé par les plus ou moins "Beaux-Arts", Victor Lepetit, avec sa cohorte de petites figures nées du quotidien, correspond fort bien à ce que Dubuffet nomme "l'Homme du commun à l'ouvrage". Traversant, à la fin de ses études, en 2012, une période d'oisiveté forcée, Victor entreprend dans un premier temps, de faire des peintures sur le fer blanc de boites de conserves ou des morceaux de bois flotté ramassés sur les plages, puis se lance dans la fabrication, exclusivement avec des matériaux de récupération, de ses petits personnages, une grosse cinquantaine au total dans l'état actuel des choses, "pour (s)'occuper", pour passer le temps, car il en faut, sans doute, pour les faire venir au monde, sachant qu'ils sont faits en une seule fois : de huit à dix heures par figure, dont la moitié, à peu près, pour les accessoires qui lui donnent sa personnalité, deux à trois heures par véhicule quand véhicule il y a. Pour confectionner ces curieuses petites momies qui deviennent ramoneur ou cowboy, chasseur de papillons ou heureux pécheur, un poisson au bout de la ligne, à moins qu'elles ne s'apprêtent dans l'enthousiasme à repeindre le monde ou, révolutionnaires de papier, à le transformer, l'artiste - alors Rémois - fabrique d'abord, à partir de ces fils métalliques qui emprisonnent les bouchons de champagne une sorte d'armature rigide sur laquelle il place ensuite du papier journal, avant d'enrouler autour du tout, cousus de fil noir sans trop serrer pour ne pas que ça casse, des sachets de thé vidés et séchés, un matériau qu'il a toujours voulu utiliser !... Patrick Lepetit, extraits