JULLIARD Michel

JULLIARD Michel

Né en 1952, vit et travaille dans le Sud-Aveyron Acteur central de l’art postal, se définissant comme « artiste aborigène d’Europe», Michel Julliard inscrit figures et symboles dans un univers pictural proche de la culture populaire et de la BD. Il crée et envoie chaque jour, depuis plus de 30 ans, plusieurs missives aux quatre coins du monde. « L’idée d’expédier ces bateaux de papier, colorés par les rêves de mes nuits, est chez moi nécessité. Mes voyages sont le fruit de mes lectures, teintés des récits d’amis, artistes, écrivains… qu’ils m’expédient par courrier. Presque chaque jour, enluminées ou pas les lettres arrivent. Ensuite seulement, vient la peinture sur toile, sur bois, galets, coquillages… Des cahiers se remplissent de collages, de couleurs… Et de mots ! ». Son œuvre étonnante, généreuse, peut aussi bien faire penser aux tapisseries hallucinées des Indiens Huichols, qu’à l’expressionnisme africain ou océanien ; le bestiaire le plus inattendu voisine avec les citations de poètes surréalistes ou d’anarchistes célèbres ; les corps contiennent d’autres corps, les paires d’yeux se multiplient… Un univers complexe dans l’enchâssement minutieux, patient, pluriel, inspiré, de son détail. Texte expo Cordes « Inspiration-Insoumission. Deux mots qui donnent du sens à la création. Je crois que l’un ne va pas sans l’autre. Comme disait Bakounine : « C’est en cherchant l ‘impossible que l’homme a toujours réalisé le possible. Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait le possible n’ont jamais avancé d’un seul pas.» L’inspiration apparaît avec l’ennui, qui ne s’ennuie pas ne sera jamais créateur. Pour ma part s‘y rajoute une profonde tristesse qui m’envahit certains matins et ce depuis toujours. En refusant ce réel qui s’abat sur moi, je m’insoumets de fait, je ne m’apitoie pas sur ma condition humaine. Je visualise le monde autrement, tel qu’il pourrait être, non pas tel que je le voudrais, mais tel que je le ressens. A travers ce médium qu’est la peinture, le réel se révèle. Je ne suis que l’écrivain d’un texte dont je ne connais pas la signification. Ce sont les amateurs de mon travail qui en feront la lecture et cette lecture restera unique pour chacun. Livres, rues, paysages, visages, musiques, objets, plantes, discussions, odeurs, fruits, informations…. se mêlent et ressortent par le biais des formes et des couleurs sous des structures, des constructions surprenantes et c’est cette curiosité de ma création qui me pousse à continuer, une passion au sens tragique du terme, mais curieusement pas sans plaisir. » Michel Julliard