Maï

Maï

Née en 1972, vit et travaille à Lille. Tout a commencé par la peinture à l'huile il y a 15 ans de cela. J'expérimentais. Je faisais déjà des portraits de femmes, des corps, des visages d'hommes et mon objectif était de trouver l'expression par la couleur, par le trait marqué. Je repassais, je repassais encore. Je voulais marquer l'autre, le déranger aussi. Après, j'ai vécu une longue période sans produire. C'est avec le confinement que tout est revenu, que tout s'est accéléré aussi. Un besoin frénétique de dessiner a surgi pour déposer mes émotions, pour agrandir mon espace, pour retrouver une certaine liberté, pour dénoncer aussi. Tout s'est fait comme une évidence. Le format dessin d’abord pour des raisons pratiques, la couleur ensuite en utilisant tout ce que je trouvais, des feutres acryliques, des stylos, du papier. La couleur n'était pas choisie d'une manière consciente sauf le bleu peut être. J'ai commencé à lâcher prise. À partir de cette période j'ai essayé de conscientiser le moins possible, de faire confiance, de me faire confiance. Comme si j'étais dans un état hypnotique, l'hypnose est une discipline que je pratique aussi d'ailleurs. Puis mes dessins sont devenus en noir et blanc, graphiques avec un trait marqué au point que certains y voient de la gravure. Plus je laissais faire les choses, plus chaque dessin me semblait authentique et chargé de symboles. Aujourd'hui, j'aime que chaque personne puisse se faire sa propre histoire émotionnelle en regardant mon travail. J'aime ressentir cette impression qu'un dessin ou un tableau est venu au monde sans que je me souvienne des étapes. Ce qui compte pour moi n'est pas la technique ou le support mais ce sentiment d'être au plus proche de ma vérité. Maï « Maï, c’'est mon nom quand je dessine, quand je peins. Je crois que j'ai toujours aimé représenter mes émotions sur un support quel qu'il soit. C'est une manière pour moi de supporter le monde, de raconter ce qui m'anime à l’intérieur. Je n'ai jamais pris de cours, je tâtonne seule pour l'instant. Mon travail est très varié, tout dépend de moi, de mon état, je passe par différentes étapes. Quand l'émotion est trop forte, parfois elle s'inscrit sur des grandes toiles. Lorsque je deviens minutieuse c'est souvent parce que je m'inscris dans une concentration qui me transporte, c'est comme un état hypnotique qui dure. C'est alors que je dessine, je colle, je peins et mes personnages, souvent des femmes. Je suis assez frénétique, il ne se passe pas une semaine sans que j'éprouve le besoin de dessiner. Un jour j'aimerais trouver un endroit qui me ressemble, où je pourrais tout accrocher, tout montrer, car tout prendrait sens. C'est ma manière de trouver une place dans un monde que je ne comprends pas. Je dessine car c'est un prolongement de moi-même, c'est ma manière de respirer, c'est presque vital finalement ce n'est peut-être pas un choix, c'est moi. » « Viens, je t'emmène avec moi. Mes dessins sont des histoires. Elles s'inventent à chaque trait. Rien est écrit à l'avance, laisse toi transporter. Le graphisme crée un ensemble, un décor apparaît et au milieu La vie s'agite. »