Bénito

Bénito

Né en 1960 Benoit Moreau dit Bénito vit et travaille à Andrezé, 49 « L'image est mon langage. La peinture, le dessin ou la photographie permettent d'être entendu comme si les paroles étaient suspendues. Quand la main guide l’œil, l'image se construit et on se retrouve devant un miroir. Pas besoin de discours, car ce n'est que le reflet de ce que nous sommes. Il faut alors recommencer avec l'impatience de voir autre chose se construire. Je suis un explorateur sans but précis, qui veut juste montrer ce qu'il trouve. Le terrain est immense et s'y perdre est un plaisir car les rencontres sont précieuses, il ne faut pas en avoir peur car la différence est belle. Être peintre, c’est sans doute pratiquer le plus vieux métier du monde. La peinture originelle et animale qui permet de dire les choses sans la barrière des mots, juste avec des formes et de la couleur, est aussi importante que la nourriture qui nous fait vivre. » « Peindre, c’est se mettre en danger, mais c’est aussi respirer, c’est se forcer à aller voir derrière la porte. C’est aller plus loin, c’est rencontrer l’autre et se comprendre sans se parler. C’est le voyage immobile, les autres dansent et vous les regardez, vous avez envie de leur ressembler. Dans cet univers de colle, peinture acrylique, encre et fusain, les corps nus ne peuvent pas mentir, ils sont différents mais fascinants, c’est l’éloge de la différence. Ne pas avoir peur de l’autre. Les mots ne sortent pas, mais l’œil et la main disent les choses, il n’y a pas de paroles, tout est dit dans le silence… » Interpellé depuis qu’il est jeune par l’art, Bénito est un autodidacte naviguant entre expressionisme singulier et puissance évocatoire des formes. Il mène sa barque de coloriste sur toiles ou papiers, où des figures brutes rencontrent sa palette arc en ciel. Ses références multiples, allant de l’art pariétal, africain en passant par l’art graphique, jusqu’au surréalisme et à la poésie, inscrivent sa démarche dans le patrimoine artistique collectif, dans une humanité sans frontières. Cette humanité paradoxale ou le bien et le mal sont sans cesse sur la balance est la source d’où jaillit l’inspiration et dont découle l’art de Bénito. Son travail, fruit d’une narration personnelle du monde, met en scène des personnages en apesanteur et des histoires pleines de sinuosités. Sa conception de ce dont il fait l’expérience sort libre, pure, colorée, pour nous parler et nous faire voyager dans les aspérités de l’homme, de la femme, de la vie avec soi-même et les autres.