HÉNOCQ Michel

HÉNOCQ Michel

Né en 1938 à Yvetot (76) Monte à Paris pour poursuivre des études en Sciences Politiques, il y demeure jusqu’en 2003. Vit et travaille actuellement à Angers. Parallèlement à ses activités professionnelles –fonctionnaire au Ministère de la Culture– a toujours peint. Après le paysage, l’illustration, le dessin érotique pour les mensuels Planète et Plexus, il s’attache à ses personnages grinçants et grimaçants participant à des satires critiques qui ne le quitteront plus. « Je revendique une peinture d’images. La peinture appelée à tort « abstraite » a fini par tarir l’imagination, l’idée, le sujet, pour se réduire à l’objet décoratif, acceptée et de bon ton, parce qu’elle ne pose pas plus d’interrogation que le canapé, le lampadaire ou la broderie Miao rapportée du voyage en Chine. L’académisme aujourd’hui a changé de bord… Pour ma part je cherche à retourner aux sources des hantises, des interdits, de l’inconscient collectif par l’intermédiaire d’allégories obsessionnelles ; Non sans délectation : » « Certains artistes que je vois travailler cherchent dans la confection de leurs œuvres l’apaisement, et dans la répétition la paix, alors que je recherche l’affrontement, la guerre, la provocation, la mise en danger. Bien sûr nos ouvrages s’en ressentent de cette projection du moi intérieur ; à l’ascèse s’oppose la passion, à la sérénité, la colère, à la sagesse, la folie, au consensus, la révolte…Je ne peins pas pour passer le temps. Il faut vivre tout avec passion. On n’aura qu’une vie. Ne pas se contenter d’eau tiède lorsqu’il y a du vin. Si on aime, il faut se donner, pas se contenter de prendre, celui qui donne ne perd rien. Celui qui a choisi de créer, doit se donner sans retenir ! Il faut s’ouvrir et non se refermer, s’aventurer et non se replier sur soi. » « Pourquoi faudrait-il que la peinture soit la seule forme artistique qui ait perdu la faculté de signifier, d’interpréter, de raconter, d’exposer les sujets qui préoccupent l’homme : l’amour, le sexe, la guerre, les fantasmes, la vie et la mort, alors que le roman, la poésie, la pièce de théâtre, le film demeurent obstinément figuratifs ? » « Ni voyeur, ni témoin, ni moraliste, je tente par ma peinture d’exprimer mes colères face aux désordres du monde. Dans le même temps pour éviter de sombrer dans la répétition banale du réalisme, je cherche à retourner aux sources des hantises, des interdits, de l’inconscient collectif par l’intermédiaire d’allégories incongrues et conserve le droit à l’humour parce que la vie est la vie et qu’elle n’est pas triste . » Michel Hénocq