Dominique Vallier

Dominique Vallier

Vit et travaille à Saint Herblain, 44 « Née en mai 1957. Je suis une enfant du traité de Rome et j’en suis fière. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Où est notre belle idée d’un monde de paix, d’amour, de fleurs, de sourires ? Quel avenir, vous et moi, allons-nous laisser à nos petits enfants ? Profondément laïque malgré une éducation judéo-chrétienne. .J’ai reçu de mes parents le sens des valeurs de la république. Mon père syndicaliste dans l’âme m’a appris le respect d’autrui, l’honnêteté, ma mère à défendre ma liberté, mon indépendance, ma place de femme dans la société. Je me suis toujours vu un crayon à la main. A 15 ans, je griffonnais sur tous les supports à ma portée Section Beaux-Arts je rêvais ! Mes parents et prof me voyant mieux ailleurs. Je me retrouve en secrétariat à la sortie de ma seconde de cancre. Ainsi, mon rêve de peinture resta enfoui dans un coin de mon jardin secret. Après un parcours professionnel atypique (je rebondis d’une profession à une autre) une séparation, une maladie, je n’ai plus lâché mes pinceaux. Humainement engagée, je dénonce à ma manière la société d’aujourd’hui, le radicalisme, le despotisme, le racisme, la violence, les violations, la société de consommation, les pollutions, les guerres. Les migrations de peuples entiers, fuyant les guerres, pour un monde meilleur, le sort des migrants secoués en mer regardant le mirage de terres pleines de promesses, les exclusions liées aux différences, de sexe, de religion, de couleur, de langue, la folie des hommes, m’interpellent. » À propos de la série 14-18 VICTOR et CAMILLE et tous les autres « Victor, Camille, sont mes grands-parents. Il était un papi aimant, doux, joyeux. Elle était vive, gaie, aimait la danse, chantait à merveille. N’ayant pas connu les atrocités des guerres, je me suis interrogée sur ce qu’ils avaient pu vivre. Comment Victor avait supporté la vie, la mort dans les tranchées. Il ne voulait pas parler de sa guerre « ce n’est pas pour les petites filles » me disait-il. Camille, comment vivait-elle cette époque ? C’est en pensant à tous ces hommes et femmes qui ont dû se battre, mourir des deux cotés de la frontière. Tout ce qu’ils ont enduré, que je me devais de rendre hommage à mes grands-parents et tous les autres Victor, mon grand-père, est enrôlé comme des millions d'autres. Il partit pour un service militaire qui durera le temps de la guerre. Sans accord de permission, il fait le mur pour se rendre au chevet de sa mère mourante, il arrivera trop tard… Avec beaucoup de chance, son malheureux voyage lui valut la prison. Sur son carnet militaire on pouvait lire « bon soldat mais forte tête » A son retour, il soutint un ami de tranchée rentré gazé et tuberculeux. Camille ma grand-mère était munitionnette à Nantes dans l’usine Lu alors transformée en usine d’armement. Le travail y était dur, épuisant et dangereux ; les accidents fréquents. Les filles devaient couvrir leurs cheveux, d’une charlotte de coton, sous peine de se voir décapitée par les machines dans lesquelles se prenaient les cheveux. Sous la place du Commerce on faisait du pain noir pour les armées. La guerre finie, elle supporta la maladie de son mari gazé, ses colères, ses violences. Au décès de son mari et déjà 4 enfants à charge, la vie lui sourit en se mariant avec Victor… » D’après les souvenirs de Camille ma grand-mère