Stéphane Lavaud

Stéphane Lavaud

Né en 1969 à Périgueux , vit et travaille à Joué sur Erdre, 44 D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours dessiné, sur du papier, sur mes cahiers d'écoliers, livres scolaires et mobilier ; ce qui m'a confronté très jeune au rappel des règlements et de la loi, moi qui ne recherchais sans doute qu'à combattre l'ennui. Plus tardivement, je fus admis à l'école nationale des arts décoratifs de Limoges où je passais trois ans à apprendre la photographie, les rudiments des arts du feu et la céramique, je fus plus attiré par le monde des arts alternatifs et urbains influencés par la figuration libre : Combas, Di Rosa, Keith Harring et Basquiat. Ce fut à cette époque où le monde du rock, des salles de concerts, de la radio et des fanzines prit aussi tout son sens. Par ce biais, ma voie professionnelle s'orienta alors vers les techniques du spectacle. La nécessité de peindre et dessiner au quotidien revint bien des années plus tard. Mes dessins, c'est mon histoire, mes émotions trop fortes, mes questions face à l'absurdité de ce monde, mes mensonges et mes vérités, le sifflet vapeur de la cocotte-minute régulant la pression souvent trop forte, il me faut remplir le vide, tout seul dans mon minuscule bureau atelier. Puis un copain voit puis deux puis trois, un autre me motive pour que j'expose ; j'expose, sans grande sensation de légitimité, quelques toiles vendues en dehors du cercle des amis, des encouragements alors une deuxième et une troisième expo, toujours dans des bars dans la même ville de Nantes, une quatrième, éphémère sur une journée, encore des encouragements. Été 2022, la poisse, un de mes genoux se retrouve dans un sale état... 8 mois d'arrêt, je consigne alors mes dessins dans un gros carnet, mon journal intime graphique, tous les jours et parfois les nuits. D'autres dessins en dehors mais je reviens toujours à ce carnet, il me relie au monde quelque part... Pour moi qui travaille dans le spectacle avec l'habitude de tourner, rester immobile ainsi est quasi insupportable, il me fallait parcourir un monde inédit. J'ai terminé ce carnet sur la route en tournée dès que je pus repartir, lui aussi avait grandement besoin de prendre l'air. Il fallait que je fasse sortir ces dessins, je pris donc la décision d'en refaire sur papier même si c'est beaucoup moins instinctif et spontané, tel est l'esprit de mon travail actuel.