Née en 1971, vit et travaille près de Châteaubriant. J'ai fait des études de lettres, d'architecture (architecte DPLG à Nantes), et d'urbanisme (DESS de Toulouse le Mirail). J'ai passé mon enfance dans la campagne de l'agglomération rennaise, puis ai habité à Rennes, Nantes, Marseille et Toulouse pour revenir à Nantes, puis en Sud-Loire (plaine maraichère) et enfin dans la campagne de Châteaubriant. J'ai très peu exercé en tant qu'architecte. En tant qu'urbaniste, j'ai proposé aux collectivités de travailler sur la ville à partir de l'expérience vécue des habitants concernés par le projet urbain, ce à l'aide d'interventions d'artistes de tous les domaines (photographie, son, théâtre, arts plastiques etc.). Bien qu'ayant toujours pratiqué les arts plastiques (collage, photographie, dessin, peinture, modelage), c'est cette expérience qui m'a décidée à quitter le monde de la ville et de la construction pour m'impliquer pleinement dans les arts plastiques, toujours à partir de récits de vie. Je suis inscrite à la Maison des Artistes depuis mai 2010. Je pratique le dessin (encre de chine surtout), la sérigraphie sur papier-peint, la photographie, la broderie machine, la cyanographie sur tissu. Cyanotypes La cyanographie est un procédé photographique ancien, qui met en œuvre d'autres produits photosensibles que la photographie argentique… Je réalise des cyanotypes sur tissu à partir de photos que j'ai prises dans la campagne de Châteaubriant. Je travaille les photographies sur informatique puis je génère des négatifs que j'applique ensuite sur des tissus auparavant trempés dans la solution photosensible puis séchés à l'ombre. Je ne travaille pas avec la lumière du soleil, qui est très aléatoire et surtout insuffisante en hiver sous nos latitudes. Je travaille avec une insoleuse qui génère de puissants UV. Broderies Je brode à la machine à coudre, en utilisant le point le plus simple, de la même manière que j'utiliserais un crayon, la couture devenant un trait fin que je répète en allers et retours jusqu'à obtenir le motif désiré. J'y mets en relation la toile de Jouy, représentant des scènes riches et convenues, avec des formes d'alliens, qui viennent brutaliser et contredire l'harmonie qui semblait régner dans le motif initial. D'une certaine manière, je fais intervenir une « inquiétante étrangeté » dans la prétendue paix de nos conforts bourgeois. Sérigraphies sur papier-peint La sérigraphie est un procédé d'impression qui est accessible à l'artisanat, bien qu'il puisse aussi être réalisé de façon industrielle. C'est une technique qui met en œuvre des produits photosensibles, afin de réaliser un pochoir sur une toile tramée tendue sur un cadre (qu'on appelle « écran »). Je crée des sérigraphies sur papier-peint afin de faire dialoguer ce qui ressort de nos intimités (le papier-peint collé sur nos murs « voit » se dérouler nos gestes quotidiens et intimes) avec, d'une part nos rêves de « réussite » et nos prétentions (posséder une maison et l'exposer à la vue de tous), d'autre part le caractère indomptable de la vie (les arbres). Pour réaliser chacune de ces quatre sérigraphies en deux couleurs, deux passages ont été nécessaires.